Le 10 janvier, la Première ministre a annoncé le projet de réforme des retraites du gouvernement. Cette réforme prévoit le décalage de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans ainsi qu’une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation pour atteindre 43 ans dès 2027.
Il s’agit d’un recul social majeur, à laquelle l’ensemble des syndicats et partis politiques de gauche est opposé.
Contrairement à ce que prétend le gouvernement, le système de retraite par répartition n’est pas menacé. Le Conseil d’orientation des retraites indique ainsi, dans son rapport de fin 2022, que ses travaux « ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite ».
Cette réforme a été construite dans le mépris du dialogue social. Les organisations syndicales, riches de contre-propositions pour améliorer notre système de retraites par répartition, ont été ignorées et aucune des solutions proposées n’ont été retenues. A la place, le gouvernement a préféré prêter une oreille attentive aux revendications des parlementaires de droite, qui ont obtenu notamment l’accélération du passage à 43 annuités de cotisations.
Cette réforme brutale est en réalité profondément injuste, tant elle repose sur les plus précaires, qui en souffriront le plus. Il y a en effet 13 ans d’écart d’espérance de vie entre les plus aisés et les plus pauvres en France, quand l’espérance de vie en bonne santé est à 64 ans. Avec cette réforme, le gouvernement s’attaque donc en premier aux salarié-es les plus fragiles. De plus, cette réforme touchera aussi de manière plus prononcée les femmes qui connaissent des carrières plus hachées. De ce fait, elles seront donc davantage impactées par le passage accéléré à 43 annuités. Soulignons enfin que cette réforme augmentera d’au moins 300 000 le nombre de seniors sans emplois ni retraite, le plus souvent des employé-es, des ouvriers et ouvrières.
Pour ces raisons, nous, élu-es de gauche et écologistes composant la majorité municipale nantaise, participerons, aux côtés des syndicats, à toutes les actions visant à s’opposer à cette réforme des retraites. Nous serons ainsi présentes et présents le 19 janvier dans le cortège de la manifestation nantaise et appelons à une mobilisation forte pour défendre les droits des salarié-es et de l’ensemble des travailleurs et travailleuses.